Aujourd’hui, un petit nombre d’artistes égyptiens est parvenu à faire partie de l’élite mondiale de l’art contemporain. Cependant, il serait difficile de vouloir affirmer que l’Egypte a réussi à s’imposer comme un des centres de la création artistique internationale, malgré le fait qu’elle ait été le premier pays, dans le monde arabe, à créer un système d’éducation artistique ainsi qu’une infrastructure publique s’inspirant du modèle européen, et surtout français. L’Egypte participe aussi, depuis les années 1930, à des manifestations internationales 
d’envergure comme la Biennale de Venise et tente, depuis plusieurs décennies, de s’affirmer dans la géographie artistique internationale en créant des événements sur place. On explorera ici l’articulation complexe qui existe entre des aspirations locales, souvent soutenues par les autorités politiques, et une scène internationale qui, tout en affirmant de nos jours sa mondialisation, reste étonnamment exclusive et axée autour de certains pays.
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Silvia Naef
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Silvia Naef est professeur ordinaire à l’Unité d’arabe de l’Université de Genève.
Ses travaux portent sur l’art moderne dans le monde arabe, ainsi que sur la question de l’image en Islam. Elle a publié de nombreux articles sur ce sujet, en français, anglais, allemand, arabe, italien et espagnol. Parmi ses principales publications figurent : Y a-t-il une question de l’image en Islam ? A la recherche d’une modernité arabe, L’évolution des arts plastiques en Egypte, au Liban et en Irak L’art de l’écriture arabe, Passé et présent , et, en codirection avec Bernard Heyberger, La multiplication des images en pays d’Islam. Elle est présidente de l’Union Européenne des Arabisants et Islamisants (UEAI, www.ueai.eu).
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